Bien, rapide et bon marché : Une utopie dans le développement de logiciels peut-elle exister ?

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Dans le développement de logiciels, la prémisse du bon, rapide et bon marché est difficile à atteindre. Peut-on obtenir les trois ? Est-il possible d’atteindre un équilibre ? Nous allons vous en parler ici.

Beaucoup d’entre nous qui travaillons dans l’industrie du logiciel, lorsque nous commençons à travailler sur des devis, des consultations ou des estimations de projets, avons été confrontés à un impératif presque inévitable du marché : développer un logiciel bon, rapide et bon marché. Est-il possible d’avoir ces trois variables en même temps ? Cette idée est-elle utopique ?

Pour répondre à cette question et voir la faisabilité de ce postulat, il est important que nous passions d’abord en revue deux idées clés.

Quel prix mettez-vous sur une entité intangible ?

Le logiciel est un produit intangible ; nous ne pouvons pas le voir, ni connaître sa qualité avant qu’il ne soit terminé. Mettre un prix sur un développement de logiciel est quelque chose de complexe (sauf si vous achetez un logiciel packagé au lieu d’un développement personnalisé), non seulement à cause de la subjectivité qui existe de sa valeur (basée sur de nombreux critères), mais aussi à cause des différences existantes sur le fait que le projet est plus facile ou plus complexe à réaliser.

Les estimations, un pilier pour le succès

Vu la conjoncture de l’intangible, faire une estimation correcte -et aussi précise que possible, vu qu’il s’agit d’une approximation-, est très important afin d’éviter les dépassements de budget et les pertes de temps.

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Sachant qu’une bonne estimation est le fondement de la réussite d’un projet de développement, nous ne pouvons pas ignorer le fait que chaque estimation se traduit en heures de travail. La qualité professionnelle des membres de l’équipe et leurs expériences sont directement proportionnelles au coût du développement.

En bref, sachant que l’estimation, la planification et l’exécution d’un projet sont réalisées par des personnes, nous pouvons déduire que la qualité et l’expertise des professionnels affectent le coût d’un projet.

Le bon, le rapide et le bon marché

Ayant compris que le logiciel est une entité intangible dont le prix est difficile à définir, surtout s’il n’y a pas d’estimation claire, poursuivons en expliquant les attributs du bon, du rapide et du bon marché et comment il est possible de les combiner sans avoir les trois simultanément.

Bien et rapide

Il est possible de faire quelque chose de bien avec de la vitesse. Pour y parvenir, il est essentiel de faire une bonne estimation et ensuite d’avoir un bon plan d’exécution du projet afin que la vitesse n’affecte pas la qualité du résultat.

La clé pour atteindre la qualité et la vitesse réside dans les personnes travaillant sur le projet, qui doivent être suffisamment qualifiées pour s’attaquer au projet. N’oubliez pas que la qualité des professionnels est un facteur déterminant du coût.

Tenez compte du fait que la vitesse peut être contre-productive pour la productivité : En théorie, une équipe (et ses membres) atteint son pic de production en un temps donné et le maintient jusqu’à la fin du projet. Plus la vitesse est élevée, plus le temps pendant lequel l’équipe sera au pic de productivité sera court.

De même, la coordination sera également un facteur à analyser : Plus le nombre de personnes travaillant en parallèle est élevé, plus la coordination requise est importante (il faudrait peut-être ajouter des personnes en tant que coordinateurs).

Le bon et le rapide s’applique surtout pour les projets critiques ou clés, où la qualité du produit doit être garantie à tout prix. Dans ces cas, il est nécessaire d’avoir des équipes avec beaucoup d’expérience. Si c’est le cas, la solution sera bonne et rapide, mais aussi coûteuse.

Rapide et bon marché

Voici la deuxième de nos combinaisons des trois variables : La façon la plus simple de faire quelque chose de rapide et bon marché est de le faire sans qualité ou, du moins, en étant conscient qu’elle peut être inférieure à celle désirée. Nous pourrions sacrifier la qualité jusqu’à un certain point, tant que le logiciel ne traite pas d’informations critiques, ou qu’il ne dépend pas d’une partie sensible de l’organisation.

Pour des effets de vitesse -puisque dans le futur la qualité de l’application peut être améliorée-, il est possible d’aller en production avec les caractéristiques clés pour que le produit fonctionne. Dans ces cas, voici ce qui peut être fait :

  • Minimiser la qualité du code
  • Simplifier son utilisabilité
  • Laisser de côté les revues de code
  • Réduire les contrôles de qualité et les tests.

En faisant cela, nous obtiendrons très probablement un outil avec une fonctionnalité de base, mais nous n’obtiendrons pas un produit 100% satisfaisant. Son utilisabilité peut ne pas être la meilleure, ainsi que la qualité du code, et son extensibilité (possibilité de changement ou d’extension) et sa réutilisabilité peuvent être problématiques.

Cela s’applique aux applications de démonstration, aux tests de concept, aux logiciels non critiques, ou à toute application évolutive ou extensible dans le temps.

Bon et pas cher

Je vous donne la dernière de nos équations : Si le client veut une solution bonne et bon marché, il ne peut pas s’attendre à une livraison rapide.

On peut faire quelque chose de bon et à un coût acceptable mais au détriment du temps. Fondamentalement, s’il y a du temps, il est plus facile de planifier -puisqu’il n’y a pas autant de tâches en parallèle et qu’il n’y a pas autant de coordination nécessaire-, et le pic de productivité des personnes impliquées va être à son maximum pendant plus longtemps.

Avoir quelque chose de bon et pas cher convient aux projets où le temps n’est pas une variable critique, ainsi qu’aux projets incrémentaux ou avec des équipes à temps partiel (qui ont des projets ou des initiatives internes).

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Pour résumer

Dans le développement logiciel, le postulat du développement logiciel bon, rapide et bon marché est très difficile à réaliser. Nous pourrons toujours en obtenir deux, mais nous devrons abandonner celui qui reste. Ainsi, il est possible d’obtenir la qualité dans des délais stipulés et à un coût raisonnable ; il faut seulement savoir trouver l’équilibre entre ces trois variables, connaître les implications et la façon dont elles interagissent entre elles pour atteindre cet équilibre.

L’atteinte de cet équilibre sera possible dans la mesure où les estimations, la coordination, la sélection de l’équipe, la méthodologie de travail et l’utilisation des outils et des technologies sont les bonnes.

Avez-vous atteint un équilibre entre ces variables dans un projet ? Comment y êtes-vous parvenu ?

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