Peut-être mieux connu comme la 12e incarnation de Doctor Who, l’acteur chevronné Peter Capaldi est le choix idéal pour narrer la nouvelle version de Blackstone Audio de « Watership Down », l’aventure classique de Richard Adams sur un groupe de lapins fuyant la destruction imminente de leur garenne en quête d’un nouveau foyer. Sa voix rauque et laineuse se confie avec une qualité familière et avunculaire, capturant l’émerveillement dans les riches descriptions de la campagne anglaise d’Adams d’une manière qui rappelle l’intimité d’une lecture faite à un enfant. Il manie avec brio le vocabulaire exotique, ouaté et flou des lapins de Lapine, et offre un festin de voix distinctes et divertissantes pour Bigwig, Kahar, Woundwort et toute la troupe avec un talent qui rappelle les enregistrements légendaires de Jim Dale pour « Harry Potter ». C’est de la pure magie de livre audio pour tout âge.
Lauréat dans la catégorie fantastique, Alix E.. Harrow’s debut « The Ten Thousand Doors of January » est interprété avec un talent consommé par le narrateur vétéran January LaVoy. Nous sommes en 1901, et la précoce January Scaller vit parmi les objets étranges qui peuplent le manoir de l’employeur de son père, M. Locke. En tant qu’enfant métisse, elle a souvent l’impression d’être elle-même une curiosité. C’est alors qu’une porte s’ouvre dans un étrange vieux tome relié en cuir, l’invitant dans une succession enchanteresse de mondes parallèles et alternatifs, chacun étant un écho du nôtre. La narration assurée et mélodieuse de LaVoy se marie bien avec le lyrisme vif de la fantaisie envoûtante de Harrow, et sa dextérité avec les personnages donne chair aux êtres merveilleux et étranges de chaque page.
Vous avez envie d’une histoire décalée qui tire sur la corde sensible de manière désarmante et hilarante ? Vous allez adorer « Nothing to See Here » de Kevin Wilson, qui a valu à Marin Ireland l’Audie de la meilleure narratrice de cette année. Dans le rôle de l’infortunée Lillian Breaker, une vingtaine d’années, Marin Ireland attire l’attention de l’auditeur par son discours terre-à-terre et sardonique, racontant comment son affection mal placée pour Madison, la meilleure amie de l’université, l’amène à devenir gouvernante des beaux-enfants de Madison. Ces jumeaux, Bessie et Roland, ont une étrange tendance : Quand ils sont agités, ils s’enflamment. Littéralement. Même lorsqu’elle s’aventure dans les coins les plus excentriques et les personnages les plus farfelus du livre, Ireland fait sa narration à partir d’un noyau de vérité émotionnelle qui capte parfaitement le don de Wilson pour révéler la dynamique familiale sous une lumière particulière – dans ce cas, la lueur chaude d’enfants flamboyants.
Nommé trois fois dans la catégorie meilleur mystère pour ses narrations des populaires romans Three Pines de Louise Penny, Robert Bathurst a finalement remporté un Audie bien mérité pour le meilleur narrateur masculin pour sa narration de « Kingdom of the Blind », le 14e de la série. Dans l’ouverture de cette énigme intelligente, Armand Gamache, ancien chef de la police du Québec, est l’une des trois personnes apparemment désignées au hasard comme exécuteurs testamentaires d’une femme qu’aucun d’entre eux ne semble connaître. Le meurtre peut-il être loin derrière ? La narration d’un mystère ne se résume pas à l’exactitude des voix des suspects, bien que cela soit essentiel. Les amateurs de mystères apprécient également la capacité de Bathurst à réaliser pleinement les observations instantanées du limier, si cruciales pour le succès de l’intrigue « fair play » de Penny, avec des indices habilement dissimulés à la vue de tous. Il excelle également à révéler le côté vulnérable qui se cache derrière l’indignation morale bourrue de Gamache, une formule qui incite les lecteurs à revenir d’un livre à l’autre. Même les auditeurs qui n’apprécient pas habituellement les mystères devraient essayer cette excellente série.