La carotidynie, également connue sous le nom de syndrome de Fay, est un syndrome rare caractérisé par une douleur au cou dans la région de la bifurcation carotidienne.
Il a été classé par l’International Headache Society (IHS) en 1988 comme un syndrome idiopathique de douleur au cou associé à une sensibilité au-dessus de la bifurcation carotidienne sans anomalie structurelle.
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Terminologie
Récemment, une entité clinicoradiologique discrète a été décrite et nommée syndrome d’inflammation périvasculaire transitoire de l’artère carotide (syndrome TIPIC) 14.
Il subsiste une confusion dans la littérature quant à ce à quoi le terme carotidynie fait réellement référence, certains auteurs suggérant que le terme devrait être réservé à un syndrome douloureux sans anomalie structurelle, tandis que d’autres soutiennent qu’il s’agit d’une condition inflammatoire définie de la carotide (syndrome TIPIC). Ce dernier semble être plus utile car il est corrélé à un syndrome spécifique avec des caractéristiques d’imagerie définies (épaississement et inflammation autour de la bifurcation carotidienne) et un pronostic (résolution spontanée en 1 à 2 semaines).
Présentation clinique
Les patients atteints de carotidynie présentent une douleur cervicale unilatérale dans la région de la bifurcation carotidienne 1. La douleur tend typiquement à être de nature sourde et lancinante, continue, et habituellement localisée sur la bifurcation carotidienne, bien qu’elle puisse irradier vers les régions mandibulaires, buccales, oculaires ou auriculaires ipsilatérales et est habituellement associée à une sensibilité à la palpation dans la région de la zone affectée (habituellement autour du niveau de la bifurcation carotidienne). La carotidynie est généralement un diagnostic d’exclusion 16.
Pathologie
L’étiologie de la carotidynie reste peu claire, cependant, elle semble être un processus inflammatoire impliquant la paroi carotidienne, y compris l’adventice 1.
Classification
La carotidynie peut être classée en trois entités distinctes 10:
- migraineuse
- non-migraineuse (ou classique)
- artériosclérotique
Marqueurs
Plusieurs marqueurs inflammatoires ont tendance à être élevés, notamment 4 :
- Protéine C-réactive (CRP)
- Vitesse de sédimentation des érythrocytes (ESR)
- Protéine amyloïde A sérique (SAP)
- Produits de dégradation de la fibrine/D-.dimère
Caractéristiques radiographiques
Contrairement aux critères de diagnostic proposés par le sous-comité de classification des céphalées de la Société internationale des céphalées (IHS) 3, qui suggère qu’une anomalie structurelle carotidienne doit être absente, des résultats d’imagerie relativement cohérents sont rencontrés 1,2.
Qu’importe la modalité (échographie, CT, IRM), les caractéristiques typiques de la carotidynie comprennent 1,2:
- région : artère carotide commune distale, bulbe et artère carotide interne proximale
- lumen : léger rétrécissement
- paroi
- épaississement excentrique de la paroi carotidienne/tissus périvasculaires
- renforcement (CT, et plus encore IRM)
- plaque graisseuse transitoire pendant la cicatrisation 1
- tissus mous environnants : échouage graisseux
« King Kong carotidien » a été suggéré par certains neuroradiologues comme un signe d’imagerie du syndrome TIPIC. L’épaississement excentrique des tissus péricarotidiens avec un rétrécissement minimal de la lumière du vaisseau rappelle la main de King Kong dans le film original encerclant incomplètement Ann Darrow sans la serrer trop fort. Par coïncidence, l’actrice qui jouait le rôle d’Ann Darrow s’appelait Fay Wray, ce qui a une pertinence avec le nom éponyme de cette affection, le syndrome de Fay 15.
Traitement et pronostic
La carotidynie est généralement autolimitée, se résolvant spontanément en 2 semaines. La résolution peut être accélérée par des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des stéroïdes 1.
Histoire et étymologie
Elle a été décrite pour la première fois en 1927 par le neurologue américain Temple Fay (1895-1963) 7.
Diagnostic différentiel
Le différentiel comprend d’autres causes vasculaires de douleurs cervicales, notamment 1 :
- disséction artérielle
- vascularites des gros vaisseaux
- artérite à cellules géantes
- artérite de Takayasu
- thrombose de la veine jugulaire
Les autres considérations différentielles cliniques plus larges comprennent 2 :
- lymphadénite cervicale
- maladies de la glande sous-mandibulaire
- tumeurs de la tête et du cou
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