Guerre du Pacifique

Guerre du Pacifique, Guerra del Pacífico espagnole, (1879-83), conflit impliquant le Chili, la Bolivie et le Pérou, qui aboutit à l’annexion par le Chili d’un précieux territoire contesté sur la côte Pacifique. Il est né d’un conflit entre le Chili et la Bolivie pour le contrôle d’une partie du désert d’Atacama qui se trouve entre les 23e et 26e parallèles sur la côte Pacifique de l’Amérique du Sud. Le territoire contenait des ressources minérales précieuses, notamment du nitrate de sodium.

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Pérou : La guerre du Pacifique (1879-83)
Autre événement fâcheux, la guerre du Pacifique avec le Chili, causée principalement par la rivalité pour l’exploitation de riches nitrates….

Les frontières nationales dans la région n’avaient jamais été définitivement établies ; les deux pays ont négocié un traité qui reconnaissait le 24e parallèle comme leur frontière et qui donnait au Chili le droit de partager les taxes d’exportation sur les ressources minérales du territoire bolivien entre les 23e et 24e parallèles. Mais la Bolivie est par la suite devenue mécontente de devoir partager ses taxes avec le Chili et craignait que le Chili ne s’empare de sa région côtière où les intérêts chiliens contrôlaient déjà l’industrie minière.

L’intérêt du Pérou dans le conflit provenait de sa rivalité traditionnelle avec le Chili pour l’hégémonie sur la côte Pacifique. En 1873, le Pérou a convenu secrètement avec la Bolivie d’une garantie mutuelle de leurs territoires et de leur indépendance. En 1874, les relations entre le Chili et la Bolivie sont améliorées par un traité révisé en vertu duquel le Chili renonce à sa part des taxes à l’exportation sur les minéraux expédiés depuis la Bolivie, et la Bolivie accepte de ne pas augmenter les taxes sur les entreprises chiliennes en Bolivie pendant 25 ans. L’amitié a été rompue en 1878 lorsque la Bolivie a tenté d’augmenter les taxes de la société chilienne Antofagasta Nitrate Company, malgré les protestations du gouvernement chilien. Lorsque la Bolivie a menacé de confisquer les biens de la compagnie, les forces armées chiliennes ont occupé la ville portuaire d’Antofagasta le 14 février 1879. La Bolivie a alors déclaré la guerre au Chili et a appelé le Pérou à l’aide. Le Chili déclare la guerre à la fois au Pérou et à la Bolivie (5 avril 1879).

Le Chili occupe facilement la région côtière bolivienne (province d’Antofagasta) et prend ensuite l’offensive contre le Pérou, plus puissant. Des victoires navales à Iquique (21 mai 1879) et à Angamos (8 octobre 1879) permettent au Chili de contrôler les approches maritimes du Pérou. Une armée chilienne envahit alors le Pérou. Une tentative de médiation des États-Unis échoue en octobre 1880 et les forces chiliennes occupent la capitale péruvienne de Lima en janvier suivant. La résistance péruvienne se poursuit pendant trois autres années, avec les encouragements des États-Unis. Enfin, le 20 octobre 1883, le Pérou et le Chili signent le traité d’Ancón, par lequel la province de Tarapacá est cédée à ce dernier.

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Le Chili devait également occuper les provinces de Tacna et Arica pendant 10 ans, après quoi un plébiscite devait être organisé pour déterminer leur nationalité. Mais les deux pays n’ont pas réussi pendant des décennies à se mettre d’accord sur les conditions dans lesquelles le plébiscite devait être organisé. Ce différend diplomatique sur Tacna et Arica était connu sous le nom de « Question du Pacifique ». Finalement, en 1929, grâce à la médiation des États-Unis, un accord a été conclu par lequel le Chili a gardé Arica ; le Pérou a récupéré Tacna et a reçu une indemnité de 6 millions de dollars et d’autres concessions.

Pendant la guerre, le Pérou a subi la perte de milliers de personnes et de nombreux biens, et, à la fin de la guerre, une guerre civile de sept mois a suivi ; la nation a sombré économiquement pendant des décennies par la suite. En 1884, une trêve entre la Bolivie et le Chili a donné à ce dernier le contrôle de toute la côte bolivienne (province d’Antofagasta), avec ses industries du nitrate, du cuivre et d’autres minéraux ; un traité en 1904 a rendu cet arrangement permanent. En contrepartie, le Chili accepte de construire un chemin de fer reliant la capitale bolivienne de La Paz au port d’Arica et garantit la liberté de transit du commerce bolivien par les ports et le territoire chiliens. Mais la Bolivie poursuivit sa tentative de sortir de sa situation d’enclavement par le réseau fluvial Paraná-Paraguay jusqu’à la côte atlantique, un effort qui aboutit finalement à la guerre du Chaco (1932-35) entre la Bolivie et le Paraguay. Voir aussi Guerre du Chaco.

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