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Dans son essai fondateur de 1967, le sociologue Robert Bellah a soutenu que les États-Unis avaient « une religion civile élaborée et bien instituée », qui existait « à côté de » et était « plutôt clairement différenciée des églises ». Également connue sous le nom de piété civique, de nationalisme religieux, de religion publique et de foi commune, la religion civile fournit une sanction religieuse à l’ordre politique et une justification divine et un soutien à la société civique et aux pratiques d’une nation. Elle est « l’utilisation par l’État de sentiments, de concepts et de symboles religieux consensuels à ses propres fins ». « En tant que système de rituels, de symboles, de valeurs, de normes et d’allégeances établis », la religion civile fonctionne comme un ciment social pour lier les gens entre eux et « leur donner un sentiment global d’unité spirituelle ». »
La religion civile implique des croyances (mais pas de credo formel), des événements qui semblent révéler les desseins de Dieu (plus particulièrement la Révolution américaine et la guerre civile), des prophètes (notamment Washington, Jefferson et Lincoln), des lieux sacrés (sanctuaires de Washington, Lincoln et Franklin Roosevelt ; Bunker Hill ; et Gettysburg), des textes sacrés (la Déclaration d’indépendance, la Constitution et le discours de Gettysburg de Lincoln), des cérémonies (le Memorial Day, l’Independence Day, les célébrations du Veterans’ Day et le faste des inaugurations présidentielles), des hymnes (« God Bless America » et « My Country, ‘Tis of Thee ») et des rituels (prières lors d’événements publics tels que les inaugurations et les débuts de sessions du Congrès et journées nationales de prière).
En présidant les rituels de la nation et en réaffirmant ses credo, les présidents ont servi de prophètes et de prêtres de cette religion civile. Ils ont employé la religion civile pour unir les Américains et pour encadrer et gagner le soutien de politiques spécifiques. Régulièrement …
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