INDIE

Site principal : Alang-Sosiya

N°. Chantiers : environ 50 entreprises actives, 170 parcelles

N°. Travailleurs : 10.000, max 40.000 en période de pointe

Méthode de recyclage : Plage

Les chantiers de démolition de navires d’Alang-Sosiya sont situés dans l’état du Gujarat à environ 50 km par route de la ville de Bhavnagar. Ils ont été initialement mis en place en 1983 et s’étendent sur une plage de 10 km de long avec une vaste amplitude de marée. Alang-Sosiya est le plus grand site de démantèlement de navires au monde. Le Gujarat Maritime Board (GMB), un organisme public qui gère tous les ports du Gujarat, réglemente les chantiers de démolition de navires à Alang-Sosiya. Le GMB loue des parcelles de chantiers aux briseurs de navires sur la base d’un bail de 10 ans.

La plupart des travailleurs sont des travailleurs migrants venant de régions plus pauvres et moins industrialisées de l’Inde, comme l’Uttar Pradesh, l’Orissa et le Bihar. Beaucoup retournent dans leur village trois à quatre mois par an, généralement pendant la mousson, pour travailler dans l’agriculture. Le nombre de travailleurs à Alang-Sosiya fluctue également car il n’y a pas toujours beaucoup de navires à casser.

Les conditions de travail déplorables et la pollution à Alang-Sosiya ont été documentées pour la première fois par Greenpeace en 1998. À la suite d’actions menées par des ONG, la Cour suprême a rendu plusieurs arrêts exigeant l’amélioration de l’industrie afin de la rendre conforme aux exigences nationales et internationales en matière de conditions de travail sûres, de protection de l’environnement et de lois sur le commerce des déchets. Le GMB a été contraint de mettre en place une installation de réception des déchets, et le gouvernement a réagi en adoptant un code de recyclage des navires en 2013. Désormais, les travailleurs reçoivent également une formation très élémentaire. Pourtant, les conditions de travail et de vie à Alang-Sosiya, ainsi que les normes de protection de l’environnement, restent inadéquates pour l’industrie lourde et dangereuse qu’est le recyclage des navires. La transparence au sein de l’industrie fait cruellement défaut, car il est impossible d’obtenir l’autorisation d’accéder au site pour les journalistes indépendants, les scientifiques et la société civile. La Plateforme s’est vu refuser l’accès à la zone de démantèlement des navires d’Alang-Sosiya par le GMB en octobre 2017.

Selon des sources locales, au moins 9 travailleurs sont morts sur les chantiers en 2018. Selon les recherches menées par Toxics Watch Alliance, au moins 434 personnes sont mortes dans les chantiers de démantèlement de navires indiens entre 1991 et 2012. Le nombre exact de décès n’est pas disponible – les blessures graves sont d’ailleurs rarement enregistrées, et les maladies professionnelles, comme le cancer, les maladies respiratoires et cutanées, ne sont pas du tout documentées. La Cour suprême indienne s’est alarmée lorsqu’elle a comparé l’incidence des accidents mortels dans le démantèlement des navires (2 pour 1 000 travailleurs) avec la situation dans l’industrie minière, considérée comme la plus accidentogène (0,34 pour 1 000 travailleurs). Pourtant, aucun propriétaire de chantier n’a jamais été tenu responsable de la mort d’un travailleur.

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