Le béret et l’ensemble de l’uniforme des Panthères noires – qui avait été créé à l’origine dans un souci de fonctionnalité – sont devenus entièrement emblématiques de ce que représentait le BPP. Le chapeau lui-même, qui a ensuite été adopté par d’autres groupes d’action sociale comme les Young Lords de Chicago et la Rainbow Coalition, était, comme le dit Newton, « le chapeau international du révolutionnaire… Ils étaient utilisés par à peu près tous les combattants du tiers-monde. » Les bérets étaient souvent placés au-dessus de la sempiternelle coupe afro, symbolisant le rejet par les membres des normes de beauté eurocentriques, qui étaient, et sont toujours, imposées comme une norme de beauté. Une paire de lunettes de soleil noires et un manteau en cuir noir, d’apparence épurée et cool, complétaient le look, mais étaient en fait portés pour dissimuler l’identité des membres afin de protéger leurs familles et eux-mêmes de la loi. La caractéristique la plus frappante – et la plus impressionnante – de l’uniforme est peut-être son unisexe – en 1968, environ deux tiers des membres du BPP étaient des femmes, et pourtant l’uniforme est resté inchangé, un insigne de leur lutte pour la liberté et le pouvoir.
Maintenant, assis dans la rémanence de leur temps en tant que pièces de pouvoir, ces vêtements se sont glissés dans la mode grand public, de la même manière qu’un enfant star peut passer inaperçu des années après son rôle vedette. Les pièces sont, individuellement, des marchandises ordinaires, et non le symbole de pouvoir qu’elles représentent lorsqu’elles sont combinées. Prenez cet article de Harper’s Bazaar sur la façon de coiffer un béret, ou la ligne Alexander Wang printemps 20, qui présente de nombreux manteaux en cuir noir. C’est un rappel que les éléments individuels de l’uniforme du BPP sont insignifiants jusqu’à ce qu’ils soient portés ensemble. Aucun créateur non noir n’ose associer le béret et le manteau, car il ne s’agit pas d’une simple tenue. C’est un uniforme.