Les plus grands poèmes d’A. E. Housman sélectionnés par le Dr Oliver Tearle
A. E. Housman (1859-1936) n’a pas écrit beaucoup de poésie, mais les poèmes qu’il a laissés sont aimés par des millions de personnes dans le monde. Mais quels sont les meilleurs poèmes de Housman ? Il s’est avéré difficile d’établir un « top 10 ». Nous avons inclus certains de ses poèmes les plus célèbres, mais aussi certains des poèmes qui, selon nous, montrent Housman en train de faire ce qu’il faisait de mieux : tirer sur la corde sensible grâce à des vers habilement construits. Cliquez sur le titre de chaque poème pour le lire.
1. ‘Loveliest of trees, the cherry now’.
Now, of my threescore years and ten,
Twenty will not come again,
And take from seventy springs a score,
It only leaves me fifty more…
Un des poèmes de A.. E. Housman les plus largement anthologisés, ce poème voit le locuteur réfléchir au fait qu’à 20 ans, il ne lui reste que 50 de ses soixante-dix ans et dix ans. Parce que le temps est compté, il appréciera la fleur de cerisier tant qu’il sera là pour le faire. Ce poème est le premier de quatre poèmes de cette liste provenant du premier volume auto-publié de A. E. Housman, A Shropshire Lad (1896).
2. ‘To an Athlete Dying Young’.
Smart lad, to slip betimes away
From fields where glory does not stay,
And early though the laurel grows
It wither faster than the rose.
Les yeux que la nuit ombragée a fermés
On ne peut pas voir le disque coupé,
Et le silence ne sonne pas pire que les acclamations
Après que la terre ait bouché les oreilles…
Housman est tombé amoureux de Moses Jackson, un camarade de classe et athlète, alors qu’il étudiait à l’université d’Oxford à la fin des années 1870. Jackson n’a pas retourné l’amour de Housman, mais ils sont restés amis et Jackson était, plus que toute autre personne, la muse poétique de Housman.
Ce poème, qui a été récité dans le film Out of Africa en 1985 et cité par Krusty the Klown dans un épisode des Simpsons, peut avoir été inspiré par la mort du frère de Moses, Adalbert Jackson, en 1892.
3. ‘On Wenlock Edge the wood’s in trouble’.
‘Twould blow like this through holt and hanger
When Uricon the city stood:
‘Tis the old wind in the old anger,
But then it threshed another wood.
Alors, c’était avant mon temps, le Romain
Avec cette colline qui s’élève, regardait fixement :
Le sang qui réchauffe un yeoman anglais,
Les pensées qui le blessent, elles étaient là…
Comme la fiction de Mary Webb ou le remarquable roman d’Arthur Machen des années 1890, La colline des rêves, « On Wenlock Edge » (plus tard mis en musique par Ralph Vaughan Williams) imagine la vie d’un soldat romain qui a foulé les mêmes terres de l’ouest de l’Angleterre qu’il foule aujourd’hui, mais à l’époque de l’occupation romaine.
4. ‘Into my heart an air that kills’.
Into my heart an air that kills
From yon far country blows:
What are those blue remembered hills,
What spires, what farms are those?
Un des meilleurs poèmes de A. E. Housman, et sans doute son plus populaire. En deux courts quatrains, Housman résume le sentiment de nostalgie que nous avons pour notre patrie, une « terre de contenu perdu ».
Le locuteur regarde une terre lointaine et se souvient, avec une certaine nostalgie mélancolique, des collines et des flèches de sa patrie. Il reconnaît que, même s’il était heureux lorsqu’il y vivait, il ne peut y retourner maintenant qu’il est plus âgé et qu’il a laissé cette terre derrière lui.
5. ‘Tell me not here, it needs not saying’.
Possède, comme je possédais une saison,
Les pays que je résigne,
Où sur des plaines élastiques la route
Monterait les collines et brillerait,
Et pleine d’ombre la forêt à piliers
Murmurerait et serait à moi….
Pris dans le deuxième volume de Housman, Last Poems (1922) – qui, fidèle à son titre, fut le dernier recueil que Housman autorisa à être publié de son vivant – ce poème médite sur « la nature sans cœur et sans esprit » pendant la saison de l’automne.
La poésie d’A. E. Housman est souvent caractérisée comme étant apitoyée et même adolescente dans sa vision du monde. ‘Un jour je serai mort, et alors vous serez désolé’ est la façon dont au moins un détracteur a cruellement résumé l’essentiel de l’œuvre de Housman.
Mais ce que ‘Tell me not here’ montre, c’est à quel point Housman a finement foulé la ligne entre exprimer un sentiment et être sentimental. Sa poésie contient de la pitié, mais elle ne s’apitoie pas sur son sort.
6. ‘Tarry, delight, so seldom met’.
Par la ville de Sestos, dans la tour d’Héro,
Léandre repose sur le coeur d’Héro;
Le flambeau du signal a brûlé son heure
Et crache en mourant …
Ce poème, inédit du vivant de Housman et paru dans le recueil posthume More Poems, traite de la brièveté du bonheur et de la conscience qu’il doit inévitablement passer, nous laissant avec le combat quotidien de la vie à mener.
Mais Housman exprime merveilleusement ce sentiment à travers les amants mythiques que sont Héro et Léandre : Léandre nageait pour voir Héro chaque nuit, mais savait qu’il devrait nager pour revenir ensuite.
7. ‘How clear, how lovely bright’.
Ensanguinant les cieux
How heavily it dies
Into the west away;
Past touch and sight and sound
Not further to be found,
How hopeless under ground
Falls the remorseful day.
Le dernier vers de ce poème sous-estimé – sur la disparition de l’espoir en vieillissant – a fourni à Colin Dexter le titre de son dernier roman de l’inspecteur Morse, The Remorseful Day (1999). Il vaut la peine d’être lu rien que pour la magnifique strophe finale.
8. « Parce que je t’aimais mieux ».
Parce que je t’aimais mieux
Than suits a man to say,
It irked you, and I promised
To throw the thought away…
Housman n’a pas publié ce poème de son vivant, peut-être parce que le deuxième vers, ‘Than suits a man to say’, laissait entendre l’homosexualité de Housman. Cependant, nous pensons que c’est l’un des plus grands poèmes sur l’amour non partagé jamais écrit, et sur la promesse de respecter le souhait de l’être aimé que l’amant le mette hors de son esprit.
Une partie de sa puissance vient, peut-être, du fait que nous savons que le locuteur n’a jamais oublié celui qu’il aimait si désespérément : Housman ne l’a certainement pas fait.
9. « Donnez-moi un pays de branches et de feuilles ».
Alas, le pays d’où je viens,
C’est là que je voudrais rester;
et là où je ne voudrais pas, c’est là
que je serai pour toujours…
Lorsque le monde est privé de vie et de feuilles, Housman laisse entendre dans ce poème que c’est une terre stérile et pleine de chagrin. La terre des vivants est l’endroit où il aimerait rester, mais malheureusement il est rempli de la connaissance qu’il va bientôt mourir, et sera dans la terre des morts pour toujours.
10. ‘When the bells justle in the tower’.
Avec seulement quatre lignes, c’est le poème de Housman le plus court de cette liste. Christopher Ricks l’a appelé la meilleure chose que Housman ait jamais faite, mais Housman a choisi de ne pas le publier de son vivant. Le double sens de » langue » est une touche agréable (la langue du locuteur, mais aussi la langue de la cloche dans la tour).
Si cette sélection des meilleurs poèmes de Housman vous a donné envie de découvrir d’autres poèmes d’A. E. Housman, nous vous recommandons ce site.
La meilleure édition abordable de l’œuvre de Housman est Collected Poems And Selected Prose (Twentieth Century Classics), qui contient tous ses poèmes, y compris ses vers absurdes pour enfants, et certaines de ses conférences et essais clés. Vous pourriez également aimer notre sélection des meilleurs poèmes d’Oscar Wilde et des plus grands poèmes d’Edward Thomas.
L’auteur de cet article, le Dr Oliver Tearle, est critique littéraire et maître de conférences en anglais à l’université de Loughborough. Il est l’auteur, entre autres, de The Secret Library : A Book-Lovers’ Journey Through Curiosities of History et The Great War, The Waste Land and the Modernist Long Poem.