Monocentropus balfouri Pocock, 1897, également connue sous le nom de « babouin bleu de l’île de Socotra », est une araignée-oiseau très remarquable par sa coloration et son comportement provenant de l’île de Socotra, qui fait partie de la République du Yémen. Bien qu’elle ait été associée aux araignées babouins, elle appartient à la sous-famille des Eumenophorinae et non des Harpactirinae. Les araignées oiseaux africaines sont communément appelées araignées babouins, ce qui explique pourquoi elle porte ce nom. L’espèce est très populaire parmi les amateurs, en raison de son aspect câlin et de ses capacités communautaires. En 2014, elle a même été élue la plus belle araignée-oiseau de la planète (source). Plus de 30 araignées ont été décrites, mais Atrophothele socotrana et Monocentropus balfouri sont les seules espèces endémiques de Socotra appartenant au sous-ordre des Mygalomorphae. Des variantes de coloration, du rouge à l’ambre, ont été trouvées en 1999 et 2003. Cependant celle-ci est très exceptionnelle, il s’agit de la même espèce se transformant lentement en une beauté aux couleurs telles que vues sur la photo.
I. INFORMATIONS SPÉCIFIQUES
Nom scientifique : Monocentropus balfouri.
Sous-famille : Eumenophorinae.
Nom commun : babouin bleu des îles Socotra.
Noms antérieurs : /
Catalogue mondial des araignées
Type : Araignée oiseau terrestre. Fouisseur opportuniste.
Catégorie : Tarentule de l’ancien monde. Non recommandé pour les amateurs débutants.
Parties urticantes : Non.
Vénombrement : Les araignées auraient joué un rôle majeur dans la dissimulation du prophète Mahomet, ce qui explique pourquoi les Aborigènes montrent un grand respect envers nos amis à huit pattes. Ils ne sont cependant pas aussi tolérants pour la Monocentropus balfouri. Ils sont convaincus que son venin est si puissant qu’il peut tuer un dromadaire. De nombreuses recherches sur sa toxicité doivent encore être menées, mais il est très peu probable que son venin soit aussi puissant. N’oubliez pas que Monocentropus balfouri est une tarentule de l’ancien monde, qui possède probablement un venin plus puissant que la tarentule moyenne du nouveau monde. Selon l’emplacement de la morsure et la quantité de venin libéré, cela pourrait être une expérience douloureuse.
Origin : Socotra, partie de la République du Yémen. Le haut degré d’endémisme de Socotra est le résultat d’un isolement complet, ce qui rend l’ensemble de l’archipel (Socotra, Abd-al-Kuri, Samha en Darsa) extrêmement intéressant pour des raisons biogéographiques et évolutives. Certaines des espèces endémiques des montagnes de Haghier sont probablement les restes d’une faune et d’une flore anciennes, car l’endroit n’a jamais été inondé depuis le Mésozoïcum. C’est pourquoi Socotra est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Longueur du corps : ≤ 6-7cm.
Largeur de l’envergure : ≤ 17-18cm.
Comportement : L’araignée va d’abord essayer de fuir. Elle n’hésitera pas à se mettre à striduler dans une pose de menace impressionnante ou à répondre à une provocation persistante par une morsure. Les femelles avec un cocon ne donneront pas de signes avant-coureurs, frappant plus rapidement que vous ne l’auriez pensé. Il est intéressant de noter que Monocentropus balfouri peut être élevé en communauté. Fournissez une quantité correcte de nourriture afin d’éviter le cannibalisme. Ce mode de vie semi-social est très particulier pour une araignée-oiseau. Un comportement similaire a été observé chez les Ischnocolinae (Neoholothele spp., Heterothele spp.), Eumenophorinae (Hysterocrates spp.) et certaines espèces du genre Poecilotheria. Monocentropus balfouri créera un très intéressant et beau webcomplexe, surtout lorsqu’il est maintenu en commun.
Taux de croissance : Lent.
Espérance de vie : Les femelles deviennent jusqu’à 10-14 ans. Les mâles ont une durée de vie plus courte de 3-4 ans.
Accessibilité (1/débutant, 10/expert) : 5.
II. INFORMATIONS POUR LES GARDIENS
>>> Premiers secours
Socotra a un climat de steppe. En raison de sa situation dans l’océan Indien, les températures sont toujours les mêmes. Les températures à l’ombre fluctuent entre 30 et 37°C, tombant à 23-27°C la nuit. Les zones plus élevées peuvent être assez froides, atteignant des températures de 10°C la nuit. Il faut savoir que l’araignée se protège contre les conditions climatiques extrêmes en créant une toile épaisse sous et au-dessus des troncs d’arbres, des rochers, des branches et des feuilles. Une température de 37°C n’est pas optimale pour l’araignée. Une autre source mentionne que les facteurs environnementaux peuvent fluctuer avec des dizaines de degrés et de périodes extrêmement sèches à des moussons intenses, indiquant que cette araignée est assez résistante (D. Lister). Cette même source mentionne que les pluies sont plus fréquentes à haute altitude, ce qui contraste avec les affirmations d’Andrew M. Smith (qui affirme que les pluies sont plutôt rares, mais que l’humidité se situe entre 70 et 85%). A part quelques exceptions, le Monocentropus balfouri se trouve surtout à haute altitude (850m+). Ne pas surchauffer le terrarium.
Conditions environnementales
Température : 24-28°C (jour), 20-24°C (nuit).
Humidité : 55-70%. L’humidité peut sporadiquement monter à 70-85% en juillet et août.
* Un environnement plutôt sec n’indique pas une survie sans eau. Vaporisez la toile de temps en temps (2-3 jours).
Terrarium
Adulte : LxlxH : 30x25x20. Min. 3x la largeur de la travée en surface. Choisissez un terrarium plus grand si vous les gardez en commun.
Plus petit que l’adulte : Min. 3x la largeur de la surface.
* Prévoyez suffisamment de cachettes pour la ou les araignées oiseaux.
Substrat
Adulte : Min. 1-1,5x la longueur du corps.
Plus petit que l’adulte : Minimale 1-1,5x la longueur du corps.
* Gardez le substrat plutôt sec. Un environnement humide peut avoir des conséquences désastreuses pour Monocentropus balfouri.
Climat
Saison humide : Aucune. En juillet et août, il pourrait pleuvoir (max) 1 jour sur 3.
Saison sèche : Toute l’année.
Mois les plus chauds : Toute l’année 30°C (et plus).
Mois les plus froids : Aucun. Les températures descendent parfois à 10°C (et plus froid) la nuit.
Pour plus d’informations sur le climat local : Cliquez ici.
* Vous pourriez envisager un ajustement de ces données avec votre climat local. Ne dépassez pas les minima ou les maxima et, si nécessaire, organisez l’année en faisant vivre à votre oiseau-araignée différentes saisons. Ceci est très important à partir du moment où vous souhaitez commencer l’élevage.
III. INFORMATIONS POUR LES ÉLEVEURS
L’accouplement de Monocentropus balfouri se déroule normalement sans problème. Au début, les mâles sont méfiants, difficiles à arrêter à partir du moment où la copulation a commencé. De nombreuses interactions entre le mâle et la femelle ne sont pas inhabituelles. Après avoir rechargé dans sa toile à sperme, il est recommandé de présenter le mâle quelques fois de plus.
– Ne commencez la reproduction que 4 à 6 semaines (ou plus tard) après la mue de l’araignée. Si la femelle mue entre l’accouplement et le cocon, les œufs resteront non fécondés.
– Assurez-vous que la femelle est bien nourrie (pas obèse) avant de présenter le mâle.
– Dès que vous avez remarqué que la femelle ne sort plus de son terrier, elle commencera probablement à faire le cocon dans le mois qui suit.
– La femelle commencera à faire le cocon 2 mois/2,5 mois après l’accouplement. Remarquablement, la mère prend soin de ses petits pendant quelques mois. Les rapports d’élevage dans lesquels le cocon a été enlevé à la mère, tout s’est mal passé. Laissez le cocon avec la mère, en fournissant des facteurs environnementaux comme indiqué ci-dessus.
IV. SAVIEZ-VOUS…
– Monocentropus balfouri a été nommé d’après Sir Bayley Balfour, un collectionneur du genre Monocentropus.
– On suppose que Monocentropus balfouri quitte son terrier après une mue dans la nature ?
– Monocentropus balfouri se délecte parfois de scorpions et de mille-pattes dans la nature ?
– La mère Monocentropus balfouri prend soin de sa postérité ?
V. LITTERATURE
– La plus jolie tarentule du monde remporte le best in show 2014.
– Sur un nouveau genre et une nouvelle espèce d’araignée thérophoside de l’île Serpent, Maurice (Araneae, Theraphosidae, Eumenophorinae).
– Monocentropus balfouri, par Dave Lister (à propos du prophète).
– Araignées de l’archipel de Socotra.
– A propos de la couleur bleue : la réflectance bleue chez les tarentules est conservée au cours de l’évolution malgré la diversité nanostructurale.