Le bassin extra-rénal (ERpel) est une découverte échographique fréquente chez les nouveau-nés qui ont subi des échographies récurrentes pour une meilleure définition de la dilatation pelvienne rénale prénatale. Cette étude tente de déterminer si l’ERpel a ou non des implications pronostiques importantes. Soixante-dix-neuf nouveau-nés (17 femmes) ont été examinés. Tous avaient un diagnostic de dilatation prénatale du bassin rénal, dont l’échographie postnatale a montré qu’il s’agissait d’ERpel. Soixante nouveau-nés ERpel ont été examinés de 1,5 mois à 2,5 mois après le diagnostic échographique (US) par scintigraphie rénale dynamique au Tc-99m d’acide diéthylène triamine penta-acétique (DPTA) et cystographie directe au (99m)Tc-pertechnétate. L’évaluation clinique, les cultures d’urine et le suivi par échographie rénale ont été maintenus pendant 2 ans. La proportion d’infections urinaires (IU) chez les patients atteints d’ERpel a été comparée à celle de la population totale néonatale et infantile présentant une scintigraphie rénale normale dans la région de notre hôpital. Des malformations congénitales mineures associées ont été trouvées chez 12 des 79 nouveau-nés (15,2%). Quatre avaient des antécédents familiaux d’ERpel. Parmi les 60 nouveau-nés qui ont subi une scintigraphie rénale, 36 (60 %) présentaient une rétention urinaire dans le système collecteur. Neuf autres (15 %) présentaient un reflux vésico-urétéral (VU), dont sept une rétention urinaire. Quinze (25 %) ont présenté une imagerie isotopique normale. Une infection des voies urinaires a été diagnostiquée chez 16 nouveau-nés ERpel, dont un seul présentait un reflux vésico-urétéral (grade 2). L’incidence de l’infection urinaire néonatale dans le groupe ERpel était supérieure à celle de l’infection urinaire néonatale ou infantile chez les enfants présentant une imagerie isotopique normale dans la population locale (20,2 % contre 1,2 % et 4,3 %, respectivement). Cinquante-trois nourrissons ont effectué un suivi de deux ans. Une nouvelle échographie rénale a révélé qu’un nourrisson (1,8 %) avait développé une hydronéphrose bilatérale, 12 (22,6 %) avaient des résultats inchangés, 18 (40 %) présentaient une amélioration (diminution de la largeur de l’ERpel ou résolution d’un côté) et, chez 22 (41,5 %) nourrissons, l’affection avait disparu. Aucune détérioration clinique ou de la fonction rénale n’a été observée. Sept patients (13,2 %) ont chacun connu un épisode d’infection urinaire au cours de la période de suivi de deux ans ; aucun d’entre eux ne présentait de reflux urinaire. L’ERpel néonatal est plus fréquent chez les nourrissons de sexe masculin. Il est associé à des taux plus élevés de malformations congénitales mineures, de reflux de l’UVA et d’infection urinaire que dans la population générale du même âge. L’augmentation de l’incidence de l’infection urinaire n’est pas attribuée au reflux de l’UVA.