Protéger votre entreprise avec une rétention auto-assurée

Un mécanisme d’auto-assurance utilisé par certaines entreprises est une rétention auto-assurée. Une rétention auto-assurée (RAS) peut être utilisée conjointement avec une police de responsabilité générale, de responsabilité automobile ou d’indemnisation des travailleurs. Elle peut être un moyen efficace d’économiser de l’argent sur les primes d’assurance. Cet article explique son fonctionnement.

Rétention du risque

Une entreprise choisit une rétention auto-assurée parce qu’elle a opté pour la rétention d’un certain risque. L’entreprise décide du montant du risque, en termes monétaires, et des types de risques qu’elle veut conserver. Elle crée ensuite un fonds pour payer les pertes qui résultent de ces risques. Voici un exemple.

L’Auberge Idyllic est un grand hôtel situé dans une région fréquentée par les touristes. L’hôtel encourt généralement plusieurs réclamations en responsabilité civile chaque année. Beaucoup sont déposées par des clients qui ont subi des blessures lors d’accidents de glissade et de chute. La plupart des réclamations ont été petites, mais l’hôtel en a encouru quelques-unes qui dépassaient 50 000 $.

L’Auberge Idyllic est assurée en vertu d’une police de responsabilité civile générale dont la limite est de 1 million de dollars par événement. L’hôtel a choisi de retenir certaines pertes afin de réduire le coût de son assurance responsabilité civile. Ainsi, la police de responsabilité civile de l’Auberge Idyllic comprend une rétention auto-assurée de 100 000 $. L’entreprise a créé un fonds pour payer les réclamations en matière de responsabilité civile. Si un sinistre survient, l’hôtel doit payer les dommages jusqu’à concurrence du montant de la rétention de 100 000 $. Si les dommages dépassent 100 000 $, l’assureur responsabilité d’Idyllic paiera le montant restant, jusqu’à la limite de la police d’un million de dollars.

Une rétention auto-assurée peut être une partie importante du plan de gestion des risques d’un employeur. Cependant, elle n’est généralement accessible qu’aux employeurs de taille moyenne ou grande. Les petits employeurs n’ont pas la capacité financière de payer de leur poche des pertes importantes.

Lois des États

Certains États limitent l’utilisation d’une rétention auto-assurée en remplacement de certains types d’assurance. De nombreux États interdisent aux entreprises d’utiliser une RAS à la place d’une assurance responsabilité civile automobile, à moins qu’elles ne remplissent certaines conditions. Par exemple, une RAS ne peut être autorisée que si l’entreprise possède un certain nombre d’automobiles (par exemple 25). L’entreprise peut être tenue de fournir une preuve de sécurité financière, comme des espèces ou un certificat de dépôt. Elle peut également être tenue de souscrire une assurance responsabilité civile automobile excédentaire.

De nombreux États, mais pas tous, permettent aux employeurs d’auto-assurer une partie de leur obligation d’indemnisation des travailleurs via une franchise ou un SIR. Pour utiliser l’auto-assurance, un employeur peut être obligé d’obtenir un certificat d’auto-assurance de l’autorité étatique chargée de l’indemnisation des travailleurs. Il peut également être tenu de souscrire une assurance complémentaire contre les accidents du travail. L’assureur excédentaire exigera une preuve de sécurité financière, telle qu’un cautionnement ou une lettre de crédit. Une lettre de crédit est émise par une banque. Elle garantit que les fonds que l’employeur a déposés seront disponibles pour payer les réclamations, même si l’employeur fait faillite.

Comment ça marche

Voici comment fonctionne généralement une rétention auto-assurée :

D’abord, vous évaluez les risques de responsabilité de votre entreprise et déterminez le montant maximal qu’elle peut supporter pour une seule perte. Ce montant deviendra votre SIR. Par exemple, vous décidez que votre entreprise peut supporter toute perte qui ne dépasse pas 1 million de dollars. Votre SIR est de 1 million de dollars. Si votre entreprise subit une perte de 870 000 $, votre entreprise paiera la totalité du montant et votre assureur ne paiera rien. Votre assureur n’a aucune obligation de payer puisque la perte n’a pas dépassé votre SIR.

Puis, votre entreprise crée un fonds pour payer toutes les pertes qui sont inférieures au SIR. Votre fonds doit être suffisant pour absorber tous les sinistres que vous accumulez pendant la période d’assurance. Vous devez estimer le montant maximal des pertes que vous prévoyez subir pendant cette période. Notez que vos pertes accumulées pourraient dépasser le montant de votre SIR. Par exemple, supposons que vous subissez deux pertes, l’une de 800 000 $ et l’autre de 400 000 $. Aucune de ces pertes ne dépasse votre RAS, mais ensemble, elles s’élèvent à 1,2 million de dollars. Si vous avez mis de côté seulement 1 million de dollars pour payer les pertes, il vous manquera 200 000 $.

La troisième étape consiste à créer et à maintenir un fonds de paiement des pertes, comme l’exige la loi. Vos fonds devraient être détenus dans un compte portant intérêt. Certaines rétentions auto-assurées ne comprennent que les dommages. D’autres incluent à la fois les dommages et les frais de sinistres. Si votre RAS inclut les frais de sinistres, vous pouvez être responsable du règlement des sinistres qui relèvent du RAS. Vous pouvez engager un administrateur tiers pour remplir cette fonction. Sinon, votre assureur peut régler les sinistres et vous facturer les frais de sinistres.

Un SIR peut être soumis à une limite par sinistre ou à une limite par événement. Une limite globale annuelle peut également s’appliquer. Une limite globale protège votre entreprise si elle subit de nombreuses réclamations pendant la période de la police qui sont inférieures au SIR.

Enfin, vous pouvez être obligé par la loi d’acheter une police excédentaire. Comme indiqué ci-dessus, une couverture excédentaire peut être requise si vous avez auto-assuré votre obligation de responsabilité automobile ou d’indemnisation des travailleurs.

Avantages d’un SIR

Un SIR offre plusieurs avantages. Tout d’abord, il peut permettre de réaliser des économies importantes sur les primes d’assurance. Un autre avantage est un plus grand contrôle sur le processus de règlement des sinistres. Lorsqu’un sinistre relève du SIR, vous pouvez décider de le régler ou de le contester devant les tribunaux. Troisièmement, vous serez incité à contrôler les pertes puisque vous en paierez une grande partie avec vos propres fonds. Quatrièmement, votre trésorerie peut s’améliorer. Vous paierez les pertes au fur et à mesure qu’elles se produisent plutôt que de les payer à l’avance via les primes d’assurance.

Article édité par Marianne Bonner

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