Saltation (géologie)

À faible vitesse de fluide, les matériaux meubles roulent vers l’aval en restant en contact avec la surface. Ce phénomène est appelé fluage ou reptation. Ici, les forces exercées par le fluide sur la particule sont seulement suffisantes pour faire rouler la particule autour du point de contact avec la surface.

Une fois que la vitesse du vent atteint une certaine valeur critique, appelée seuil d’impact ou de fluide, les forces de traînée et de portance exercées par le fluide sont suffisantes pour soulever certaines particules de la surface. Ces particules sont accélérées par le fluide et tirées vers le bas par la gravité, ce qui les fait voyager selon des trajectoires plus ou moins balistiques. Si une particule a obtenu une vitesse suffisante grâce à l’accélération du fluide, elle peut éjecter, ou éclabousser, d’autres particules en saltation, ce qui propage le processus. Selon la surface, la particule peut également se désintégrer à l’impact ou éjecter des sédiments beaucoup plus fins de la surface. Dans l’air, ce processus de bombardement par saltation crée la plupart des poussières dans les tempêtes de poussière. Dans les rivières, ce processus se répète continuellement, érodant progressivement le lit de la rivière, mais transportant également des matériaux frais provenant de l’amont.

La vitesse à laquelle l’écoulement peut déplacer les particules par saltation est donnée par la formule de Bagnold.

La suspension affecte généralement les petites particules (« petit » signifie ~70 micromètres ou moins pour les particules dans l’air). Pour ces particules, les forces de traînée verticale dues aux fluctuations turbulentes du fluide sont d’une ampleur similaire au poids de la particule. Ces particules plus petites sont portées par le fluide en suspension, et sont advectées en aval. Plus la particule est petite, moins la force de gravité est importante et plus la particule est susceptible de rester en suspension. Une clôture conçue avec des trous peut atténuer la saltation en réduisant la vitesse des particules, et le sable s’accumule du côté sous le vent de la clôture.

Salaison du sable dunaire dans une soufflerie.

Une étude récente constate que la saltation des particules de sable induit un champ électrique statique par friction. Le sable salé acquiert une charge négative par rapport au sol qui, à son tour, détache d’autres particules de sable qui commencent alors à saler. Ce processus permet de doubler le nombre de particules prévu par la théorie précédente. Ce phénomène est important en météorologie car c’est principalement la saltation des particules de sable qui déloge les plus petites particules de poussière dans l’atmosphère. Les particules de poussière et d’autres aérosols tels que la suie affectent la quantité de lumière solaire reçue par l’atmosphère et la terre, et sont des noyaux pour la condensation de la vapeur d’eau.

Le sable qui frappe le sable est plus susceptible de coller ; le sable qui frappe une surface plus cohérente est plus susceptible de rebondir. Cette boucle de rétroaction aide le sable à s’accumuler pour créer des dunes.

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