Dans un ouvrage publié en 2006, le politologue américain Jeff Taylor écrit : « Il peut être plus utile de considérer la gauche et la droite comme deux composantes du populisme, l’élitisme résidant au centre. Le spectre politique est peut-être linéaire, mais ce n’est pas une ligne droite. Il a la forme d’un fer à cheval ». La même année, le terme a été utilisé pour discuter d’une hostilité résurgente envers les Juifs et d’un nouvel antisémitisme provenant à la fois de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite.
Dans un essai de 2008, Josef Joffe, chercheur invité au think tank conservateur, Hoover Institution, a écrit :
La mondialisation survivra-t-elle à la morosité ? La révolte rampante contre la mondialisation a en fait précédé le Crash de 2008. Partout en Occident, le populisme a commencé à montrer son visage furieux au milieu de la décennie. Les deux exemples les plus spectaculaires sont l’Allemagne et l’Autriche, où les partis populistes ont fait un tabac avec un message d’isolationnisme, de protectionnisme et de redistribution. En Allemagne, il s’agissait du populisme de gauche (« Die Linke ») ; en Autriche, c’est un groupe de partis de droite qui a récolté près de 30 % aux élections de 2008. La gauche et la droite ont illustré une fois de plus la théorie du « fer à cheval » de la politique moderne : A mesure que le fer est courbé vers l’arrière, les deux extrêmes se touchent presque.
En 2015, le musulman réformateur Maajid Nawaz a invoqué la théorie du fer à cheval tout en déplorant une tendance commune à l’extrême-gauche et à l’extrême-droite à la compilation et à la publication de « listes d’ennemis politiques », ajoutant :
Comme le souligne la théorie du fer à cheval politique attribuée à Jean-Pierre Faye, si l’on se déplace suffisamment à l’extrême-gauche, on retrouve les mêmes tactiques de bully-boy ricanantes, méchantes et téméraires utilisées par l’extrême-droite. Les deux extrêmes du spectre politique finissent par se rejoindre comme un fer à cheval, au sommet, ce qui, à mon sens, symbolise le contrôle totalitaire par le haut. Dans leur quête de pureté idéologique, Staline et Hitler avaient plus en commun que les néo-nazis modernes et les agitateurs d’extrême gauche ne voudraient l’admettre.
Dans un article de 2018 pour Eurozine intitulé « How Right is the Left ? », Kyrylo Tkachenko a écrit sur la cause commune trouvée récemment entre l’extrême gauche et l’extrême droite en Ukraine:
La poursuite d’un programme politique commun est une tendance discernable aux deux extrêmes du spectre politique. Bien que ce phénomène se manifeste principalement par des chevauchements liés au contenu, je crois qu’il y a de bonnes raisons de le désigner comme une alliance rouge-brun. Ses points communs sont basés sur un ressentiment anti-libéral partagé. Bien sûr, il reste des différences palpables entre l’extrême gauche et l’extrême droite. Mais nous ne devrions pas sous-estimer les dangers déjà posés par ces intersections gauche-droite, ainsi que ce que nous pourrions perdre si le ressac motivé par le ressentiment se généralise.