Troisième République française

La Troisième République française était le gouvernement républicain de la France qui a régné du 4 septembre 1870 au 10 juillet 1940, Paris servant de capitale. La république a été établie après la chute du Second Empire français de Napoléon III pendant la guerre franco-prussienne, et elle a duré jusqu’à l’occupation allemande de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Histoire

Guerre franco-prussienne

À la bataille de Sedan le 2 septembre 1870, pendant la guerre franco-prussienne, les Allemands capturent l’empereur Napoléon III. À Paris, les radicaux proclament la création de la Troisième République. Les radicaux dominent Paris et les autres grandes villes, tandis que les provinces sont plus conservatrices. En février 1871, les candidats monarchistes remportent la majorité des sièges de la nouvelle Assemblée nationale. La Troisième République est également confrontée à la menace des radicaux à Paris. Le 17 mars 1871, Adolphe Thiers, le chef du gouvernement, ordonne la dissolution de la Garde nationale. Les radicaux répondent en élisant un nouveau gouvernement municipal, la Commune de Paris. Thiers décide d’écraser la Commune de Paris. Le 8 mai, l’armée commence à bombarder Paris et, le 21 mai, les troupes entrent dans la ville. Au cours de la semaine suivante, l’armée rétablit le contrôle du gouvernement sur la capitale, tuant environ 20 000 personnes dans le processus.

Fondation de la République

Une tentative de restauration de la monarchie échoue en raison de la rivalité entre les prétendants au trône, les Bourbons légitimistes et les Orléanistes, et en 1875, les lois constitutionnelles de la Troisième République sont adoptées. Ces lois établissent un gouvernement faible, dont l’autorité est centrée sur le Parlement. Le Parlement était composé de deux chambres, la Chambre des députés, élue au suffrage universel masculin, et le Sénat, élu au suffrage indirect. Les fonctions exécutives du gouvernement étaient exercées par le cabinet, dirigé par un premier ministre et responsable devant le Parlement. Le président de la République, élu par les deux chambres du Parlement pour un mandat de sept ans, avait relativement peu de pouvoir. Leur histoire depuis 1789 avait appris aux Français qu’un exécutif fort était susceptible d’établir son autorité arbitraire. L’efficacité du gouvernement était encore affaiblie par le multipartisme. Aucun parti ne pouvant disposer d’une majorité au Parlement, des cabinets de coalition étaient nécessaires. Ces coalitions se sont souvent révélées fragiles en raison des désaccords entre les partis et leurs dirigeants.

Menaces de droite

L’Église catholique avait généralement soutenu la cause monarchiste et, au cours des années 1880, les dirigeants républicains ont promu une campagne anticléricale, destinée à réduire l’influence de l’Église dans la vie nationale. Le gouvernement a mis en place un système d’écoles élémentaires laïques gratuites pour concurrencer les écoles contrôlées par l’église. Les jésuites ont été expulsés de France, et le nom de Dieu a été supprimé des serments.

À la fin des années 1880, la survie de la république a été menacée par l’émergence du général Georges Boulanger. Ministre de la guerre populaire, Boulanger a bénéficié des révélations de scandales financiers impliquant un certain nombre de politiciens républicains de premier plan. En 1889, il semble que Boulanger pourrait tenter de réaliser un coup d’État avec le soutien des monarchistes et des clercs. Il n’a pas réussi à le faire, cependant, et a préféré fuir le pays. L’affaire Boulanger a discrédité les monarchistes et a donc servi à renforcer la république.

Affaire Dreyfus

Pendant plusieurs années au tournant du siècle, la France a été déchirée par l’affaire Dreyfus. En décembre 1894, une cour martiale de l’armée condamne le capitaine Alfred Dreyfus, un officier juif, pour avoir transmis des informations secrètes aux Allemands, et il est condamné à l’emprisonnement dans la colonie pénitentiaire de l’île du Diable en Guyane française. Certains doutes subsistent cependant quant à la culpabilité de Dreyfus. Au début de l’année 1896, le colonel Georges Picquart, le nouveau chef des services de renseignements français, élabore des preuves indiquant que le major Ferdinand Esterhazy est le coupable, bien qu’il soit rapidement acquitté par une cour martiale. Il est également révélé que certains documents clés utilisés par l’accusation contre Dreyfus ont été falsifiés. Un conflit amer se développe. À un certain niveau, il s’agissait de la question de la culpabilité ou de l’innocence de Dreyfus. À un autre niveau, il s’agissait d’un conflit entre les dreyfusards, qui soutenaient à la fois l’innocence de Dreyfus et la cause de la république et de l’anticléricalisme, et les anti-dreyfusards, qui insistaient sur la culpabilité de Dreyfus et soutenaient la cause des monarchistes, de l’armée et de l’Église catholique. Les antidreyfusards étaient souvent ouvertement antisémites.

En 1898, le romancier Émile Zola, un dreyfusard, publie un article de journal intitulé J’Accuse (« I Accuse »). Zola accuse l’armée d’avoir falsifié les preuves qui ont condamné Dreyfus et d’avoir délibérément supprimé les preuves qui le disculperaient. Une nouvelle cour martiale déclare Dreyfus coupable une nouvelle fois, mais cette fois avec des circonstances atténuantes. Le président français gracie Dreyfus et, en 1906, la Cour suprême française invalide les condamnations prononcées par les deux cours martiales.

La victoire des dreyfusards est une défaite décisive pour les officiers ultraconservateurs qui dominent l’armée française, mais aussi pour les monarchistes et l’église. Le gouvernement renouvelle alors sa campagne anticléricale, adoptant des lois visant à exclure les membres des ordres religieux catholiques de l’enseignement. En 1905, le gouvernement abroge le Concordat de Napoléon de 1801. L’Église et l’État étaient désormais séparés.

La préparation de la Première Guerre mondiale

Focalisant leur attention sur la lutte contre les monarchistes et sur la campagne anticléricale, les républicains français montrèrent relativement peu d’intérêt pour les problèmes des worers du pays. En 1905, plusieurs groupes socialistes s’unissent sous la direction de Jean Jaurès et de Jules Guesde pour former la SFIO, qui cherche à représenter les intérêts des ouvriers.

La Troisième République française forme la Triple Entente avec le Royaume-Uni et l’Empire russe le 31 août 1907, et les puissances de l’Entente (également connues sous le nom d’Alliés) combattent les puissances centrales dirigées par l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale de 1914 à 1918. Le nord de la France est ravagé par la guerre, les forces de l’Entente et les forces allemandes creusant des tranchées et s’engageant dans une guerre de tranchées sanglante.

Politique de l’entre-deux-guerres

Pour la France, la Première Guerre mondiale avait été une expérience dévastatrice. Sur les 8 000 000 d’hommes mobilisés, 1 400 000 avaient été tués, tandis que plus de 3 000 000 d’autres avaient été blessés. La France a également subi d’immenses destructions physiques. Pendant près de quatre ans, le nord de la France a été un champ de bataille. Des centaines de villes et de villages ont subi de graves dommages, et les usines, les mines et les terres agricoles ont été dévastées. Le coût de la reconstruction est immense. L’élection de la Chambre des députés en novembre 1919 se solde par la victoire d’une coalition de partis centristes et de droite, le Bloc national, qui dominera le gouvernement français jusqu’en 1924. Aristide Briand et Raymond Poincaré sont les figures de proue de ce gouvernement. Le Bloc national adopte une ligne dure envers l’Allemagne. Lorsque l’Allemagne ne paie pas ses réparations en 1922, la France occupe la Ruhr.À gauche, l’événement majeur du début des années 1920 est la scission de la SFIO, qui se produit en 1920. Les socialistes de gauche forment le Parti communiste français, qui devient de plus en plus subordonné au contrôle de Moscou. La SFIO réorganisée soutient des politiques modérées et réformistes.

En mai 1924, une coalition de socialistes et de radicaux, le Cartel des gauches, remporte l’élection de la Chambre des députés. Edouard Herriot, leader du Parti radical français, devient premier ministre. Alors que la tension avec l’Allemagne s’apaise, le Cartel des gauches se révèle aussi incapable que le Bloc national de faire face aux problèmes de l’inflation, de la dette nationale et du déséquilibre budgétaire. Le Cartel des gauches est troublé, en particulier, par les profonds désaccords entre les socialistes et les radicaux. Les socialistes sont favorables à un impôt sur le capital détenu par les riches, à une augmentation des impôts directs et à une baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’État. Malgré leur nom, les radicaux étaient relativement conservateurs sur les questions économiques. Ils préconisent des coupes budgétaires et des augmentations modestes des impôts indirects afin de faire face aux problèmes financiers du gouvernement. Alors que l’impasse entre les socialistes et les radicaux se poursuit, l’inflation s’aggrave. L’instabilité des cabinets était pire que d’habitude, et d’avril 1925 à juin 1926, il y eut six cabinets.

Grande Dépression

Dans un effort pour rétablir un semblant d’ordre dans la politique et les finances françaises, le parlement accorde des pouvoirs extraordinaires à un ministère d’Union nationale dirigé par Poincaré, qui entre en fonction en 1926. Poincaré, qui a une réputation d’expert financier, gagne le soutien des radicaux et des partis centristes et de droite pour son programme de réduction des dépenses publiques et d’augmentation des impôts. À la fin des années 1920, l’économie française connaît une reprise substantielle. Le niveau d’emploi est élevé et la reconstruction des régions du pays dévastées par la guerre est achevée. Cependant, les événements ultérieurs ont révélé que cette reprise n’était que temporaire.

Les successeurs conservateurs de Poincaré ont gouverné la France de 1929 à 1932. Sans la direction ferme de Poincaré, cependant, l’instabilité du cabinet est revenue. Cette instabilité résulte du système multipartite et du manque de discipline au sein des partis. Alors que la Grande Dépression commence à engloutir le monde, la France semble d’abord être immunisée. L’économie française possède un bon équilibre entre l’industrie et l’agriculture et ne ressent pas immédiatement l’impact du ralentissement économique. En 1932, cependant, la France est durement touchée par la dépression.

Le Cartel des gauches, la coalition radicale et socialiste, remporte une majorité de sièges à la Chambre des députés lors des élections de mai 1932. Une fois encore, comme après la victoire de la gauche en 1924, le radical Herriot devient premier ministre. Après avoir coopéré pour gagner les élections, les radicaux et les socialistes continuent d’avoir des difficultés à s’entendre sur la politique à mener. Cette discorde entraîne une instabilité persistante du cabinet. De décembre 1932 à février 1934, cinq cabinets faibles, tous dirigés par des radicaux, tentent de gouverner le pays.

Scandale Stavisky

Au début de 1934, un scandale secoue le monde politique français. Serge Stavisky, qui avait escroqué des millions de francs à des investisseurs, aurait été protégé par un certain nombre d’hommes politiques, dont plusieurs radicaux de premier plan. On n’a jamais su si Stavisky s’est suicidé pour éviter d’être arrêté ou s’il a été assassiné pour l’empêcher de révéler ses relations politiques. Pour protester contre la corruption et l’inefficacité de la Troisième République, des groupes politiques d’ultra-droite organisent une grande manifestation à Paris le 6 février 1934. La manifestation se transforme rapidement en émeute lorsque les manifestants tentent de prendre d’assaut le bâtiment de la Chambre des députés. À la suite du scandale Stavisky, le Cartel des gauches s’effondre et le Parlement établit un ministère d’Union nationale dirigé par Gaston Doumergue, un ancien président. Le cabinet Doumergue est au pouvoir pendant la majeure partie de l’année 1934 et apporte à la vie politique française un degré de respectabilité bien nécessaire.Le ministère de l’Union nationale ne fait cependant pas grand-chose pour faire face à l’intensification de la crise économique.

Le Cartel des gauches devient le Front populaire

Durant 1935, Pierre Laval est la figure dominante du gouvernement français, occupant le poste de premier ministre de mai à janvier 1936. La dépression atteint son point le plus bas, avec une production industrielle totale bien inférieure au niveau de 1913. Laval réduit les dépenses publiques et maintient l’étalon-or. Alors que l’indice de la production industrielle montre une modeste augmentation, d’autres indicateurs économiques ne s’améliorent pas.

Le Front populaire, une coalition de radicaux, de socialistes et de communistes, remporte la majorité à la Chambre des députés lors des élections de mai 1936. Bien que les communistes refusent de siéger au cabinet, ils acceptent de soutenir le programme du gouvernement du Front populaire dirigé par le leader socialiste, Léon Blum. Le Front populaire réalise un certain nombre de réformes. Les syndicats obtiennent le droit à la négociation collective et les salaires sont augmentés d’environ 12 %. La semaine de 40 heures et les congés payés pour les travailleurs sont instaurés. L’arbitrage obligatoire des conflits entre travailleurs et employeurs est institué. La Banque de France est nationalisée, ainsi qu’une partie de l’industrie de l’armement. Le conflit entre les socialistes et les radicaux se poursuit cependant, et le Front populaire ne parvient pas à apporter une véritable solution aux problèmes économiques fondamentaux de la France. En juin 1937, Blum démissionne. Le Front populaire a survécu pendant une autre année jusqu’à ce qu’il s’effondre au printemps de 1938.

Dernières années de paix

Lorsque le gouvernement du Front populaire a été établi, un grand sentiment d’espoir était venu aux travailleurs de France, tandis que les conservateurs s’étaient tenus dans la crainte d’une révolution. Rien ne s’est produit pour justifier ni les espoirs ni les craintes. À long terme, l’échec du Front populaire a profité aux communistes, car il semblait prouver ce qu’ils avaient insisté : la seule façon d’apporter un véritable changement en France était de commencer par une révolution qui bouleverserait complètement la structure économique et sociale du pays. Cette attitude a contribué à l’émergence d’un puissant parti communiste en France après la Seconde Guerre mondiale. En avril 1938, le radical Edouard Daladier devient premier ministre, à la tête d’une coalition des radicaux avec les partis centristes. Comme Neville Chamberlain en Grande-Bretagne, Daladier doit concentrer son attention sur la détérioration de la situation internationale.

Downfall

En 1939, la France s’allie avec la Pologne et la Grande-Bretagne contre l’Allemagne nazie en réponse à l’agression de l’Allemagne pendant l’entre-deux-guerres, ce qui conduit à la Seconde Guerre mondiale. La France a été occupée par les Allemands en juin 1940, et les Allemands ont établi le régime fantoche de la « France de Vichy », avec Philippe Petain à sa tête. Après la fin de la guerre en 1945, la Quatrième République française a été établie.

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