Trouver les sources : « Histoire narrative » – actualités – journaux – livres – érudit – JSTOR (septembre 2018) (Learn how and when to remove this template message)
L’histoire narrative est la pratique de l’écriture de l’histoire sous forme de récit. Elle tend à impliquer une écriture de l’histoire basée sur la reconstitution de séries d’événements à court terme, et depuis les travaux influents de Leopold von Ranke sur la professionnalisation de l’écriture de l’histoire au XIXe siècle, elle est associée à l’empirisme. Le terme d’histoire narrative recoupe donc le terme d’histoire événementielle inventé par Fernand Braudel au début du vingtième siècle, car il a promu des formes d’écriture de l’histoire analysant des tendances à beaucoup plus long terme (ce qu’il a appelé la longue durée).
Bien que l’histoire soit considérée comme une science sociale, la nature narrative de l’histoire permet l’inclusion d’un degré plus ou moins élevé de narration en plus d’un exposé analytique ou interprétatif des connaissances historiques. Elle peut être divisée en deux sous-genres : le récit traditionnel et le récit moderne.
Le récit traditionnel se concentre sur l’ordre chronologique de l’histoire. Il est axé sur les événements et tend à se centrer sur les individus, l’action et l’intention. Par exemple, en ce qui concerne la Révolution française, un historien qui travaille avec le récit traditionnel pourrait être plus intéressé par la révolution en tant qu’entité unique (une révolution), la centrer à Paris, et s’appuyer fortement sur des figures majeures telles que Maximilien Robespierre.
À l’inverse, le récit moderne se concentre généralement sur les structures et les tendances générales. Un récit moderne s’affranchira d’une chronologie rigide si l’historien estime que cela explique mieux le concept. En ce qui concerne la Révolution française, un historien travaillant avec le récit moderne pourrait montrer les traits généraux qui étaient partagés par les révolutionnaires à travers la France, mais illustrerait également les variations régionales de ces tendances générales (beaucoup de révolutions confluentes). Aussi, ce type d’historien pourrait utiliser différents facteurs sociologiques pour montrer pourquoi différents types de personnes ont soutenu la révolution générale.
Les historiens qui utilisent le récit moderne pourraient dire que le récit traditionnel se concentre trop sur ce qui s’est passé et pas assez sur le pourquoi et la causalité. De plus, cette forme de récit réduit l’histoire dans des cases bien nettes et fait ainsi une injustice à l’histoire. J H Hexter a qualifié ces historiens de « lumpers ». Dans un essai sur Christopher Hill, il a remarqué que « les lumpers n’aiment pas les accidents : ils préféreraient qu’ils disparaissent… L’historien lumpers veut mettre tout le passé dans des boîtes… et ensuite attacher toutes les boîtes ensemble en un joli paquet bien formé. »
Les historiens qui utilisent la narration traditionnelle pourraient dire que la narration moderne surcharge le lecteur avec des données triviales qui n’ont eu aucun effet significatif sur la progression de l’histoire. Ils pensent que l’historien doit souligner ce qui est conséquent dans l’histoire, car sinon le lecteur pourrait croire que des événements mineurs insignifiants étaient plus importants qu’ils ne l’étaient.